Les « invités de la Terre », ce sont les Arméniens. Ils se désignent eux-mêmes ainsi : le terre leur est prêtée, la terre leur est reprise. Et ils luttent pour ne pas être, ne plus être des hôtes de passage.
Myriam Gaume, journaliste indépendante, est née en France de parents arméniens. Quand, en 1988, une poignée d’hommes, à Erevan, ont commencé à défier le pouvoir central, le pouvoir – encore – soviétique, elle est partie là-bas connaître et observer ceux qu’elle ne savait pas clairement être les siens.
Enquêtrice minutieuse et chroniqueuse inspirée, elle a, quatre années durant, suivi pas à pas ses « personnages » : intellectuels, ouvriers, paysans, artisans, conteurs, enfants et vieillards. Les uns sont devenus ministres, d’autres ont péri lors du tremblement de terre qui a dévasté la région, d’autres encore font le coup de feu contre les Azéris du Haut-Karabagh.
C’est l’Arménie d’après le communisme qu’on voit ici naître. Une saga parfois épique, parfois dérisoire, où s’entremêlent le courage et la peur, la fantaisie et l’horreur, la beauté et le sacrifice.
Arménien ou non, lisez ces pages. Il y passe le souffle de la liberté.