Azed, la narratrice de ce roman, tien en haleine l’homme qui veut la posséder « légalement » avant de la répudier, en lui racontant nuit après nuit, les mésaventures amoureuses d’un autre homme – Mokhtar – victime de sa quête effrénée du plaisir. A l’obsession amoureuse des hommes répond dans ces pages la ruse des femmes qui, au bout du compte, mènent le jeu et triomphent des conventions sociales qui font d’elles les victimes désignées de la misogynie ambiante. Conte libertin à la crudité dévastatrice, Les Nuits d’Azed applique au monde arabe contemporain le thème et la technique narrative des fameuses Mille et Une Nuits. Au-delà de l’érotisme, derrière la bonne humeur d’un récit à rebondissement mené tambour battant, se lit un portrait sans complaisance d’une société moderne du Maghreb, habitée par le machisme, minée par la corruption et soumise à l’arrogance des « nouveaux riches ».