Les Samaritains sont aujourd’hui l’un des plus petits peuples de la terre : ils ne sont guère plus de cinq cents. Ils sont aussi l’un des plus anciens, puisqu’ils faisaient partie du peuple juif, dont ils ses sont séparés peu avant l’ère chrétienne. La cause du schisme : ils ne reconnaissaient pas le temple de Jérusalem et lui préféraient le mont Garizim, près de Naplouse, qui fut effectivement le premier sanctuaire des Hébreux, lors de leur arrivée dans la Terre Promise.
D’autre part, leur « patrimoine génétique » étant resté intact depuis les temps bibliques, les Samaritains descendent authentiquement des Tribus perdues dont le sort a toujours intrigué les juifs et les chrétiens : de l’Afghanistan à l’Équateur, des États-Unis au Japon en passant par le Caucase, beaucoup ont vu en eux des ancêtres. Aujourd’hui devenus des citoyens de plein droit de l’État juif, ils continuent à fêter leur pâque sur le mode antique, en sacrifiant des agneaux.
Léon Poliakov nous donne ici les résultats d’une enquête à travers les continents et les textes. Il le fait à sa manière, en montrant qu’on ne répond pas à des questions sans en poser d’autres. Et le livre s’achève avec une étude de Gilles Firmin sur l’histoire de la critique de la Bible, d’où il ressort également que les subtilités, voire les contradictions de cette critique, s’accroissent à mesure qu’augmentent nos connaissances : face aux juifs et aux chrétiens, les Samaritains pourraient avoir eu raison sur le fond.