Nos syndicats sont malades, leurs adhérents se sont volatilisés, mais cela n’a pas empêché la multiplication des syndicats (aux anciens s’ajoutent notamment SUD, l’UNSA, la FSU, des syndicats FN, etc.). la France, entraînée dans la spirale des divisions, fait exception dans le monde : partout ailleurs, l’unification et la rationalisation l’ont emporté sur les querelles syndicales et la fragmentation. L’émiettement accéléré à la française décourage les salariés et favorise les tendances extrêmes du syndicalisme (Front national, extrême gauche). Ce « Clochemerle syndical » ne profite à personne. En effet, quelle est la légitimité des syndicats à parler au nom des salariés ? Qui contrôle des syndicats ? Comment éviter l’emprise croissante de l’État ? La paix sociale dans nos entreprises et nos administrations suppose de sortir les syndicats de leur ornière. Mais les syndicats ne peuvent jouer un rôle dans notre démocratie qu’à la condition de représenter vraiment les salariés. L’émiettement n’est pas un incurable mal français et il est possible d’inverser le cours des choses.