« Pourrons-nous, un jour, parler calmement de l’immigration ? Quand donc les mille idées que beaucoup ont pour aider à résoudre ce « problème » pourront-elles être débattues publiquement, sans haine et avec la participation des intéressés eux-mêmes ? Quand donc passeront-ils, ces travailleurs, du statut de bouc émissaire au rôle d’être humains actifs, et de respectables comme tout un chacun ?
Avec vos lois, Monsieur le Ministre, l’immigration sera un objet permanent de discorde. Vous êtes aveugle aux leçons du passé. Car rien n’est pire, en démocratie, que d’habituer l’opinion publique au langage de la répression.
Puissiez-vous, Monsieur le Ministre, penser un jour à l’immigration autrement qu’en termes répressifs. Puissiez-vous dire à vos électeurs qu’ils errent s’ils croient à une France repliée sur son noyau archaïque - car la force de cette nation réside dans sa diversité, dans l’unité autour de ses lois, dans la confiance en son avenir. Parce que vous êtes dans l’arène, puissiez-vous, Monsieur le Ministre, ne pas succomber à l’enivrement des applaudissements : la République n’est pas un cirque et vous valez mieux qu’un gladiateur. »
S.N.