Ecoute, Talitha. Ecoute et tu sauras pourquoi Suzanne, ta si jeune mère, a dû se séparer de toi quelques jours après ta naissance, en 1943. Les années ne comptent pas, la mémoire ne meurt pas. Ecoute la voix de celle qui n’a cessé de t’écrire et de veiller sur toi dans la nuit. Elle te dit la douleur et l’espoir, le temps de la terreur, le quotidien meurtri et l’amour qui brule plus fort que l’absence. Cachée à Lyon, exilée aux Etats-Unis, c’est elle encore qui t’appelle. Le monde saigne, Eliane Talitha Kouli. Mais toi, le jour venu, tu comprendras que tu n’es pas perdue et tu puiseras ta vie à la source.