Lové sur le siège arrière d’une vieille Ford qui l’emporte avec sa jolie maman dans une perpétuelle fuite en avant à travers la Californie, Philip, petit Œdipe surdoué de sept ans, est heureux. Un jour Maman fait une tentative de stabilité. Aux motels de passe et aux cartes de crédit volées succèdent Pedro le gros quincailler, ses aphorismes de brave homme, ses menaces d’un foyer permanent et d’une enfance abominablement normale. Une bonne dose de Séconal et l’emploi judicieux de quelques outils supprimeront vite cet obstacle à la reprise de la course démente d’un petit garçon fou d’amour et d’une mère tout aussi névrosée qui ne sait plus qu’aller tout droit sur les routes qui ne mènent nulle part. Pourtant, Maman finit par faire halte, louer une maison et se réfugier dans sa chambre et dans l’alcool…
Entre deux cambriolages – il faut bien vivre – ses copains, Rodney le nihiliste et Béatrice, une redoutable féministe marxiste souvent barbouillée de chocolat, Philip décide de reconstruire sa planète comme il la rêve, un monde où l’enfance ne meurt pas. Mais à l’horizon se profilent le père et la terrifiante obligation de grandir…
Dans cet extraordinaire premier roman, Scott Bradfield distille, avec un art diabolique, angoisse, folie et humour noir, en les assaisonnant en permanence d’une immense et cruelle tendresse.