Michel Zaoui, qui fut l’un des avocats de parties civiles dans les trois procès Barbie (1987), Touvier (1994) et Papon (1997/8), revient sur cette expérience judiciaire inédite ; non pas pour livrer ses souvenirs, mais pour en dresser un bilan critique. Pour avoir accompagné les victimes, il connaît mieux que quiconque les promesses et les ambiguïtés de cette justice hors-normes. Ces trois accusés incarnaient chacun l’un des aspects du crime contre l’humanité : le militaire qui ordonne, le fonctionnaire qui exécute, et le milicien qui en rajoute; le nazi, le fonctionnaire de Vichy et le collabo.
Son regard de professionnel se croise avec celui de Noëlle Herrenschmidt qui, elle aussi, a assisté à ces trois procès et qui nous en restitue ici l’ambiance. Chacun de ces regards redonne, qui par l’écrit, qui par l’aquarelle, à ces procès leur chair, leur épaisseur humaine, leur densité émotionnelle, leur part inaboutie.
Revenir sur ces procès vingt ans après permet à Michel Zaoui de retenir les enseignements, les acquis ou les manques, voire les contradictions de ce « crime de bureau ». Qu’en a retenu la justice pénale internationale qui continue de se construire aujourd’hui ? C’est la question que se pose Antoine Garapon dans la postface.