A travers cette petite étude d’un récit des Indiens de Colombie, nous voyons resurgir un monde spirituel qui a existé il y a plus de six mille ans, à l’époque néolithique, et qui pourrait être le fondement et la source de toutes les civilisations ultérieures. En essayant de la comprendre, nous ne cessons en réalité de nous retrouver nous-mêmes.
L’esprit de la musique, dont Eugen Drewermann découvre toutes les harmoniques à travers le chant de Milomaki, est un esprit de légèreté et de liberté. La musique nous réconcilie avec la nature et la culture, car elle tient des deux. Plus encore, ce qu’enseigne le conte, c’est que toute la vie, jusqu’à la mort, doit – et peut – devenir symphonie, mélodie. La musique ne supprime pas le tragique de l’existence, elle le transfigure – comme Nietzsche l’a entrevu il y a un siècle dans La Naissance de la tragédie– en force de vie et de résurrection.
Bien connu désormais en France, en raison de ses démêlés avec l’Église et de ses nombreux livres traduits, Eugen Drewermann a proposé des lectures psychanalytiques de plusieurs contes de Grimm : Neigeblanche et Roserouge, La Boule de cristal, Petit-frère et Petite-Sœur, La Jeune Fille sans mains, Dame Holle, ainsi que du Petit Prince, de Saint-Exupéry.