« En ce temps là, on prenait le train à Saint-Lazare. Je guettais au carreau, craignant de rater la gare, mais non, elle était intraitable, avec son nom de jadis et sa précision des temps modernes : « Nanterre-La Folie, Complexe universitaire ».
On était en 1972 et devant moi s’ouvrait un avenir prometteur d’enseignante et de chercheur à l’université. Pourtant, en 1997, après vingt-cinq ans de service, j’ai besoin de partager mes conclusions et mes interrogations sur une situation qui fait problème à l’échelle de la France entière et de l’Europe aussi bien. En ces temps de chômage, que transmettons-nous, pour quoi, pour qui ? Ce complexe universitaire docte, lourd et aveugle, face à une jeunesse avide d’un savoir qu’elle découvre mais quelle ne sait pas par quel bout prendre – faute peut-être de projets qui la fassent rêver –, quelles en sont donc la mission et l’âme ? Si on allait y voir de plus près pour faire le point et savoir où nous en sommes savant de décider où nous allons ? »
N. D.