Ce guide pratique et manifeste théorique, lu dans le monde entier, renouvelle en profondeur les sciences sociales et notre compréhension des dérèglements en cours de notre planète.
Il est impossible de saisir ce qu’on appelle l’Anthropocène au seul niveau global. Il nous faut réapprendre à redécouvrir notre Terre, la nouvelle nature où nous vivons désormais, territoire après territoire (ce qu’Anna Tsing appelle des patchs), en suivant aussi bien les dynamiques non humaines que celle des êtres humains.
Ce guide de terrain nous apprend à envisager les effets de nos infrastructures, à en étudier toutes les conséquences, souvent inattendues ou passées sous silence par leurs initiateurs, ce qu’Anna Tsing et son équipe appellent les effets « féraux ».
De la mutation des moustiques sur les navires transportant les esclaves d’Afrique vers les Antilles, devenus ainsi porteurs de la dengue, à la mer Noire privée de poissons, car envahie par les méduses transportées dans les ballasts des navires et favorisées par les insecticides et le réchauffement climatique, en passant par l’envahissante mérule, ce livre fourmille de mille exemples concrets.
L’équipe d’autrices, composée d’ethnographes et d’artistes, est conduite par Anna L. Tsing, anthropologue, professeure à l’université de Californie à Santa Cruz (où elle participe à la fois au département des études féministes et à celui des études environnementales), et à l’université d’Aarhus au Danemark. Elle a écrit plusieurs livres majeurs dont Le Champignon de la fin du monde. Sur la possibilité de vivre dans les ruines du capitalisme (La Découverte, 2017).
Traduit de l'anglais par Philippe Pignarre et Isabelle Stengers