Dans bien des conflits entre les personnes, à l’intérieur d’une famille par exemple, le rôle de l’agressé et celui de l’agresseur ne sont pas aussi différenciés qu’on pourrait le croire. Se pourrait-il que, sans que nous le souhaitions et même que nous nous en apercevions, nous participions aux processus qui nous font souffrir et dont nous ne parvenons pas à sortir ? Dans quelle mesure, d’ailleurs, n’y sommes-nous pas invités par nos partenaires sans que ceux-ci en aient conscience ?
Que connaissons-nous de la réalité de la personne qui nous fait face, si ce n’est ce que nous en construisons ?
Et comment le thérapeute peut-il intervenir dans une situation dont il est lui-même partie prenante ?
Cet ouvrage montre que la subjectivité, convenablement analysée, peut devenir un outil rigoureux, et que, loin d’être un handicap, elle peut être transformée en atout.
Certes, le thérapeute n’est pas le détenteur d’une vérité extérieure à lui, et ne peut parler, en fin de compte, que de ce qu’il vit avec le patient ; pourtant, ses interventions peuvent être rigoureuses, efficaces et justifiées. Telle est l’apparente contradiction que le présent ouvrage s’efforce de dépasser.
Mony Elkaïm est l’une des principales figures européennes de la thérapie familiale. Neuropsychiatre, directeur de l’Institut d’études de la famille et des systèmes humains (Bruxelles), professeur honoraire à l’université libre de Bruxelles, il forme des psychothérapeutes en Europe et en Amérique du nord. Il est notamment l’auteur de Si tu m’aimes, ne m’aime pas (Seuil, 1989), et de Comment survivre à sa propre famille (Seuil, 2006), et a dirigé l’ouvrage collectif Panorama des thérapies familiales (Seuil, 1995 et « Points Essais », 2003).