C’est tellement facile, aujourd’hui, de plaider l’innocence et de mettre ce qui nous arrive au compte du hasard, de la malchance ou d’une conjonction de facteurs qui échappent à notre emprise.
Comme si en voyant les choses autrement nous craignions de rencontrer notre culpabilité !
Alors, qu’un enfant aille mal, que sa famille éclate, que des couples se défassent, que la violence se généralise ou que la natalité s’effrite, nous l’enregistrons, le déplorons et le subissons sans même entrevoir ce que nous pourrions y faire. La dérive de nos sociétés nous sidère et semble nous condamner à devoir nous adapter ou nous démettre.
Or, il s’avère que l’enfant, lui, demeure obstinément rétif à ce nivellement et s’évertue à égrener ses exigences, en refusant la fatalité à laquelle notre passivité voudrait le soumettre.
A le suivre et à entendre ce qu’il ne cesse pas de dire, autant par son corps que par ses comportements, nous découvrons que notre responsabilité n’est pas un vain mot et que nous continuons d’avoir, à notre portée, autant les moyens de comprendre que ceux d’agir…
Jusqu’à parvenir à définir le véritable statut de cet enfant et à prendre acte de ce que la fonction dévolue au couple de ses parents à une portée insoupçonnée et considérable.
Un parcours vif, sinueux, alerte et inattendu. Un parcours captivant et généreux aussi…