Ni tout à fait le même, ni tout à fait un autre… Le Sénat d’aujourd’hui est plus partisan que celui d’hier – peut-être parce qu’il a moins de prérogatives. Confronté au fait majoritaire et à la puissance présidentielle, contesté dans son mode d’élection, il fait mieux que survivre, il pèse. Entre deux tourmentes, les sénateurs apprennent à n’être ni paralysants ni paralysés. Les groupes parlementaires, incomplètement bipolarisés, accentuent leur emprise. La maîtrise du temps devient l’enjeu primordial – et le règlement de servir le Sénat. Et malgré les rudesses efficacement. Pour le reste, sa faiblesse – l’impossibilité dans laquelle il est de renverser le gouvernement – est devenu une force – on le laisse innover davantage que l’Assemblée. Car c’est à trois que le jeu se joue : Gouvernement/Assemblée/Sénat, au Palais-Bourbon, au Luxembourg et, entre les deux, rue de varenne. Le gouvernement le sait, qui tolère d’autant mieux la renaissance sénatoriale qu’elle le sert parfois. Du bicamérisme français, il est donc temps de rendre compte.
Journal
Stéphane Rials
Origines canoniales des techniques constitutionnelles
Père Vilanova
Chronique de l’étranger : Espagne
Jean-Luc Parodi
Chronique de l’opinion publique : la France de la cohabitation
Pierre Avril et Jean Gicquel
Chronique de la Ve République (1er juillet -30 septembre 1987)