La politique de la France constitue désormais le modèle de référence de la stratégie de désinflation compétitive adoptée par la plupart des pays européens. La modernisation salariale et la désinflation devraient améliorer à la fois la profitabilité et la compétitivité des entreprises et restaurer à terme l’investissement et l’emploi. Mais ce processus est-il suffisamment rapide pour réduire le chômage dans un délai raisonnable ? Si la compétitivité est le levier essentiel de la reprise, il importe que les taux de change ne faussent pas la concurrence entre pays de la Communauté européenne. De ce point de vue, la réunification de l’Allemagne lui donne-t-elle un avantage structurel qui devrait conduire à une réévaluation du mark, ou représente-t-elle au contraire une charge et un handicap qui justifieraient une dévaluation du mark ?
Enfin, si la stratégie de désinflation compétitive n’est pas suffisante pour restaurer le plein emploi, il ne reste qu’un instrument pour la compléter : la politique budgétaire. En effet, l’Union monétaire européenne achèvera d’éliminer toute autonomie nationale en matière de politique monétaire et de taux de change. Dans la mesure où les pays de la Communauté seront confrontés à des évolutions conjoncturelles spécifiques, ne convient-il pas de redonner plus d’autonomie aux politiques budgétaires nationales ? Pour répondre à ces trois questions, l’OFCE a réuni régulièrement un groupe de sept économistes de renommée internationale qui nous livrent ici le fruit de leurs réflexions communes.