« Comment cultiver cette présence de Dieu ? Il ne s’agit pas de la réaliser dans notre âme, à grand effort, puisqu’elle existe même quand nous n’y prenons pas garde. Notre travail ne doit donc pas consister à la créer artificiellement mais simplement à en prendre conscience. Cela se fera par étapes : nous nous verrons d’abord investis par cette immense réalité divine, entourés par elle de toutes parts. Puis, nous nous disons que Celui qui est ne se contente pas d’une présence indifférente : Il nous regarde sans cesse. Nous ne pouvons pas malheureusement songer répondre à ce regard par un regard, car nous sommes comme des aveugles vis-à-vis de Dieu et il ne nous est pas donné de Le fixer les yeux dans yeux ; force nous sera d’aller vers Lui en utilisant mille industries qui iront en se simplifiant. Imitant le tâtonnement des aveugles, nous emploierons aussi comme eux la parole, grand moyen de ceux qui ne voient pas pour conserver une présence. Finalement si nous sommes fidèles, nous arriverons à « voir sans voir » et, dans la pénombre de la foi, la face de Dieu « s’illuminera » pour nous. »
Le père François de Sainte-Marie, carme déchaux de la Province de Paris, a consacré sa courte vie (1910-1961) à transmettre les trésors de l'héritage carmélitain. Sa réalisation la plus connue fut la publication des autographes de Thérèse de Lisieux, sous le titre de Manuscrits autobiographiques, publiés aujourd'hui sous le titre Histoire d'une âme, qui mit en évidence sa connaissance de la doctrine de la petite Thérèse, son esprit scientifique en même temps qu'une grande délicatesse humaine.