Sur la pratique de la séduction, c'est-à-dire de l’entre-deux du conflit ou de l’union, de la domination ou de l’égalité, là où les corps parlent, où l’on murmure, où l’on se rapproche, s’effleure, se fascine, il n’y avait pas d’histoire. Pourtant, c’est bien là où se joue l’image de soi, là où les places assignées peuvent se renverser. La séduction est donc un possible objet d’histoire, entre les lignes, entre les mots, les gestes, les regards, entre tout ce avec quoi, d’ordinaire, les historiens travaillent. Et si la séduction, dans ses diverses manifestations et modalités historiques, représentait un point d’accès privilégié à une histoire « vraie » de la mixité sociale ?
Le groupe d’histoire des femmes, réuni autour de Cécile Dauphin et Arlette Farge,, poursuit sa réflexion entamée avec De la violence et des femmes, sans être dupe de la séduction même de son nouvel objet. Pas d’autre solution que d’explorer un des moments de tension paroxystique entre femmes et hommes pour, aux côtés des œuvres littéraires, mesurer les chances d’une reconnaissance mutuelle.