Qui pourrait soupçonner de simples jeux de sept familles, avec lesquels tout le monde s’est amusé enfant, d’être révélateurs de nos conceptions familiales, voire idéologiques ?
En analysant la composition de la famille au sein du jeu, Claude de la Genardière observe que la branche maternelle en est curieusement absente, et qu’à travers la caricature des noms familiaux ou des professions sont exprimés les préjugés sociaux dominants de chaque époque (pétainisme, propagande coloniale, revendications identitaires d’aujourd’hui)
A l’échelle d’une partie, le rapport des partenaires à la parenté est ainsi mis en jeu à travers leur rivalité : chacun doit décompléter les familles des autres pour compléter la sienne et gagner alors le droit d’abattre sa famille.
Une iconographie originale du Musée français de la carte à jouer d’Issy-les-Moulineaux permet enfin de regarder le dessous des cartes.