«Au début, je pensais qu'ils m'avaient abandonnée. Pendant la guerre, la nourriture valait cher et la vie des hommes rien. C'était l'époque où le père d'une famille pauvre pouvait abandonner son enfant sur le bord de la route pour avoir une bouche de moins à nourrir [...]. C'est ensuite que je me suis dit que je m'étais perdue moi-même. Bien sûr, j'avais des parents et aussi une grande sœur [...]. Fatiguée de l'attendre toute la journée dans l'indifférence, j'ai commencé à faire un pas, puis deux pas pour voir ce qu'il y avait au prochain coin de rue. Après quelques pas, je me suis sentie désorientée, mais plus je voulais revenir sur mes pas, plus je m'éloignais encore.»
Dans les années quatre-vingt, dans le sud-ouest de la Corée, ...
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