Varsovie, 1945-1997. Voici le destin intime et émouvant d’une famille prise dans les tourmentes de l’histoire polonaise. Un tableau plein de finesse et de pudeur.
Le roman se déroule en une seule journée, le 17 janvier 1997, date symbolique à plusieurs titres.
Ce jour là, le père, pharmacien dans un hôpital de Varsovie, s’apprête à fêter modestement avec ses collègues son départ après quarante ans de service. En attendant de l’accompagner, son fils passe en revue le film de sa vie de quadragénaire, de sa famille, tout en suivant sur son ordinateur les cours de la Bourse.
Le 17 janvier, c’est aussi l’anniversaire de mariage de ses parents. La mère possessive, écrivain frustré, pianiste ratée, a transféré sur son fils ses ambitions et rêve de le voir apprendre des langues pour réaliser à l’étranger ce que le régime communiste a rendu impossible en Pologne. Déçue dans ses attentes, elle s’est cloîtrée dans sa rancœur.
Le 17 janvier (1945) est la date de l’entrée de l’Armée rouge à Varsovie. Mais derrière les banalités du quotidien brossé par le narrateur, on devine les souffrances individuelles imposées par le régime, les vies brisées par le changement des règles et des valeurs, les faux-semblants, la langue de bois, l’incapacité à communiquer.
Né en 1951 à Varsovie, Zbigniew Mentzel a dirigé les pages culturelles de l’hebdomadaire Polityka jusqu’à la loi martiale de décembre 1981. Depuis la fin du communisme, il a publié romans et essais et contribue à de nombreux magazines.