La société israélienne est dans l’impasse. Non pas à cause du conflit israélo-palestinien ni d’une crispation identitaire, mais en raison de lignes de rupture plus profondes, que cet essai restitue finement dans le cadre de l’évolution du judaïsme contemporain.
La tension entre le « philistinisme », consumérisme effréné dénué de véritable spiritualité, insensible à tout souci de vie en commun, et un judaïsme à la fois théocratique et messianiste, est à l’origine d’une dynamique délétère dont l’issue pourrait s’avérer fatale à l’État hébreu. La « disparition d’Israël » ne couve pas tant sous les menaces arabes ou iraniennes d’extermination que sous le désenchantement que réserve le renoncement à une société nouvelle, basée à la fois sur la tradition religieuse et sur une éthique juive dont on ne saurait renier la vocation socialiste. Ce renoncement anime la colère d’Ami Bouganim qui considère que, si elle veut sortir de l’impasse, la société israélienne doit revoir les dogmes fondamentaux sur laquelle elle s’est fondée, modifier ses relations avec la diaspora et, plus important pour la situation théologico-politique mondiale, avec ses voisins.
Ami Bouganim est né en 1951 à Essaouira (Mogador), au Maroc. En 1970, il immigre en Israël où il enseigne la philosophie et l’éducation. Écrivain et philosophe, il a publié une trentaine d’ouvrages dont Walter Benjamin, le rêve de vivre (Albin Michel, 2007), Tel-Aviv sans répit (Autrement, 2009), Le Rire de Dieu-Perles du Talmud (Seuil, 2010), L’Arbre à vœux (Avant-Propos, 2011).