« Borges est tous les hommes, et chaque homme est tous les hommes et Borges. »
Adolescent, Jean-Pierre Dupuy a découvert Borges, un auteur qu’il n’a cessé de relire. S’il retrouve l’écrivain argentin dans ce livre, ce n’est pas seulement pour commenter son oeuvre, mais bien pour traverser avec lui ses questionnements scientifiques comme littéraires et refuser les frontières entre les différents champs du savoir – sciences, littérature, économie, politique.
Vertiges, tissu de récits, contes et lectures, est construit selon une « hiérarchie enchevêtrée », nous conduisant de Tchernobyl aux élections états-uniennes, de Vertigoà la série Lost, de chameaux à la question de l’impuissance, sexuelle comme créative. La réflexion se déploie à partir de la notion de « point fixe », commentée de chapitre en chapitre.
Jean-Pierre Dupuy nous offre ainsi une véritable biographie intellectuelle. Il se raconte en analysant Borges mais aussi Alfred Hitchcock, Günther Anders ou Hervé Le Tellier. Ce faisant, il interroge notre rapport au présent, à la vérité de la fiction ou à un avenir inévitable qui « peut cependant ne pas avoir lieu ».