Abadôn, dans le livre de Job, c’est la perdition, l’égarement.
Égaré : sur une île, un quai, dans une ville, une chambre d’hôpital. L’espace a toujours des murs envahis de lierre, celui de l’enfance persistante, parasite, il a toujours la mer, qui lui donne ses proportions, ses chiffres et ses rythmes.
L’égarement n’a pas d’île, de ville ni de quai, ni de chambre, mais une écriture qui se gagne sur la nuit et dans la nuit, avec le corps, sa fatigue son sexe et son souffle, et le contact amoureux le plus seul, le plus étroit et le plus douloureux avec la violence originaire.
Et la poésie comme perdition accidentée, charnelle, désirée quelque part entre le noir et le nu, intensément.
Née à Marseille, Michèle Dujardin, après un premier livre publié tôt, s’engage dans une longue réflexion poétique dont abadôn serait la première porte.
« poésie, paragraphes pleins de souffle - beauté des mots, de leur choix, des phrases - douleur, éclaircies d'amour souffrant, pluie, mer, tendresse, lumière, force. » Lire plus