À l’ancien Mont-de-Piété, le besoin n’a plus le visage de la pauvreté, mais celui de la débrouillardise, le plus souvent féminine, immigrée. Leurs bijoux sont, pour les clientes, source du desserrement des contraintes qui pèsent sur elles, un ressort de leur émancipation. Le Crédit municipal de Paris est en effet un lieu où l’or octroie un type de pouvoir qui vient relativiser celui de l’argent. Dans la mise en gage, se jouent l’affirmation d’une indépendance – financière, affective, communautaire –, le dévoilement d’une ingéniosité, l’utilisation d’une institution à des fins propres.
Pauline Peretz est historienne et maître de conférences à l’université de Nantes. Elle a notamment publié Le Dossier secret de l’Affaire Dreyfus (Alma, 2012 avec P. Gervais et P. Stutin) et dirigé New York. Histoires, promenades, anthologie, dictionnaire (Bouquins, Laffont, 2009).
« Un document très intéressant sur le "prêt sur gage", c'est-à-dire le Crédit municipal de Paris, qu'on appelait autrefois le "Mont-de-Piété". Ce livre analyse le fonctionnement de cette instituti... » Lire plus