Après avoir redéfini la stratégie du roman autobiographique dans Est-il je ?, l’auteur s’interroge dans ce nouvel essai sur la validité du concept d’autofiction. Depuis quelques années ce terme est en effet entré dans l’usage sans qu’on puisse déterminer s’il a pour vocation d’absorber les anciennes catégories - autobiographie, roman personnel, récit - ou de désigner un type réellement nouveau d’écriture du moi.
Pour sortir de cette confusion il fallait tirer les fils de l’histoire. C’est pourquoi Philippe Gasparini s’attache d’abord à resituer le contexte dans lequel Serge Doubrovsky a lancé son néologisme, puis retrace les débats qu’il a soulevés. Les différentes définitions données par Jacques Lecarme, Philippe Lejeune, Gérard Genette, Régine Robin, Vincent Colonna, Marie Darrieussecq, sont ainsi mises en perspective avec les réflexions d’Alain Robbe-Grillet, Paul Nizon, Raymond Federman, Philippe Vilain ou Philippe Forest sur leur pratique de l’écriture.
Ce parcours explique comment l’autonarration est peu à peu sortie de la clandestinité pour revendiquer un véritable statut littéraire. Il permet de dégager les principaux traits qui la caractérisent. Et il suggère que ce nouveau genre, fondé sur le doute, le fragment et l’altérité, peut aussi constituer un acte de résistance.
Philippe GASPARINI est docteur en littérature générale et comparée. Auteur de Est-il Je ? paru en 2004 dans la même collection, il poursuit aujourd’hui ses investigations sur les écritures du moi à travers des textes d'Anne Ferrand, Christine Angot, Annie Ernaux, Doubrovsky, Gombrowicz, Kertész, ou encore Gao Xingjian.
« Gasparini décortique les thèses élaborées depuis 1977 - et la définition donnée par Doubrovsky pour définir son roman "Fils" - sur le concept d'autofiction. Il aboutit à la conclusion que si aucune dé... » Lire plus