1492 a subjugué le monde. On retient de l’aventure de Christophe Colomb sa « découverte » d’un continent providentiel, révélant à la fois les merveilles sans fin de la terre et la capacité inédite des hommes à s’affranchir des frontières et des entraves. Mais l’invention de l’Amérique fut plus qu’un récit : elle consacra un nouveau rapport à la nature et aux hommes qui vit alors capital et race s’unir irrémédiablement.
Ce livre raconte ainsi la longue histoire de ce qu’on nomme aujourd’hui le « capitalisme racial », créature à deux têtes qui fut décrite et combattue de longue date par des marxistes hétérodoxes anticolonialistes, de Rosa Luxemburg à W. E. B. Du Bois, des Antilles aux terres amérindiennes. À l’aune de leur pensée et des humanités environnementales et alors qu’il est convenu d’opposer luttes de classe et revendications raciales, Sylvie Laurent exhume la tradition intellectuelle riche et méconnue du dépassement de ce clivage.
On redécouvre alors que, tant le personnage de Robinson Crusoé que Voltaire, Adam Smith et Tocqueville, ont forgé ce capitalisme historique arrimé à la domination raciale. Les États-Unis, leur horizon, sont également dévoilés : bien loin de la terre disponible à l’infini et des libertés du marché, ils sont en réalité l’empire du capitalisme racial. Il était temps que Karl Marx et Martin Luther King se retrouvent enfin.
« Tel un écho à l'histoire populaire des Etats-Unis d'Howard Zinn, l'essai de Sylvie Laurent démythifie 1492, date fondatrice de l'histoire américaine. C'est à cette date que l'historienne Sylvie Lauren... » Lire plus
« Pour peu qu'on sache déjà, qu'on devine, ou même qu'on pressente seulement quelque chose de profondément malsain inhérent à l'économie capitaliste, on ne ressort pas calmé, notre sentiment de révolte ... » Lire plus
« Après la lecture de Capital et race, essai historique d'une richesse documentaire et argumentaire exceptionnelle, je ressors de ce livre affolée sur comment se sont construits les États-Unis et rempli... » Lire plus