Au canton nord-est de Gaomi, le pays littéraire de Mo Yan, les histoires deviennent paraboles et légendes. Chien blanc et balançoire est le premier récit ainsi ancré dans sa terre, dans les souvenirs de sa jeunesse. Très vite, d’une nouvelle à l’autre, il mène son lecteur dans un monde outré, violent, souvent décalé, où le comique grossier fait, paradoxalement, surgir une étonnante finesse de sentiments. De La Femme de Commandantà Grande Bouche (la « grande gueule » de Mo Yan en jeune narrateur), il nous fait rire aux larmes, rêver, et comprendre la dure réalité de son temps.
Mo Yan, en conteur hors pair, nous guide sur les chemins de sa terre natale dans une farandole débridée. Ces nouvelles sont le point de départ, on pourrait dire la mise en bouche, des longs romans qui suivront et du « réalisme hallucinatoire » qui a fait sa marque.
Mo Yan, né en 1955, le plus célèbre des écrivains chinois, est aussi l’un des maîtres du roman contemporain. Son œuvre considérable, dont le Seuil a publié plus de vingt romans, nouvelles et essais, est traduite dans le monde entier.
Le prix Nobel de littérature lui a été décerné en 2012.
Traduit du chinois par Chantal Chen-Andro
Chantal Chen-Andro a été maître de conférences en littérature chinoise à l’université Paris VII. Elle a traduit les poètes chinois contemporains et de nombreux ouvrages de Mo Yan, dont les grands romans Le Supplice du santal (2006), La Dure Loi du karma (2009), Grenouilles (2011) et Le Clan des chiqueurs de paille (2016).
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