Dans Cobra, l'alternance est celle de deux plaisirs en état de surenchérissement ; l'autre bord, c'est l'autre bonheur : encore, encore, encore plus !, encore un autre mot, encore une autre fête. La langue se reconstruit ailleurs par le flux pressé de tous les plaisirs de langage. Où, ailleurs ? au paradis des mots. C'est là véritablement un texte paradisiaque, utopique (sans lieu), une hétérologie par plénitude : tous les signifiants sont là et chacun fait mouche ; l'auteur (le lecteur) semble leur dire : "je vous aime tous..." C'est la gageure d'une jubilation continue, le moment où par son excès le plaisir verbal suffoque et bascule dans la jouissance.
Severo Sarduy, né en 1937 à Camagüey et mort en 1993 à Paris, est un poète, dramaturge, peintre, critique d'art et collectionneur cubain. Il s'est établi en France en 1961.
Il a collaboré à de nombreuses publications, dont Nueva revista cubana, Lunes de Revolución, Carteles, Tel Quel, Mundo nuevo.
Il est l'auteur d'une vingtaine d'oeuvres (poésie, théâtre, romans) dont Cobra, récompensée en 1972 par le prix Médicis étranger.
Il était l'ami de l'artiste argentin pionnier de l'art fractal, vivant à Paris, Carlos Ginzburg. Il est mort en exil sans avoir pu retourner dans son pays et a été inhumé au cimetière parisien de Thiais.
Traduit de l'espagnol (Cuba) par Philippe Sollers.
« Plus qu'un livre, Severo Sarduy signe une expérimentation littéraire à la construction hétérodoxe, où toute linéarité et chronologie sont bannies. Divisé en cinq chapitres qui cadencent les métamorpho... » Lire plus
« Ce livre aux passages délirants est à la jonction des meilleurs baroquistes sud-américains, de l'univers déjanté et génial d'un William Burrough, et du structuralisme : c'est le versant solaire, débri... » Lire plus