Âgé de 24 ans, Herbert Huncke a déjà sillonné le grand espace américain quand il débarque à New York, en 1939. Il y fait bientôt la connaissance de Burroughs, puis de Kerouac et Ginsberg. La poésie est d’emblée à son horizon. Il y a aussi la débrouille, au jour le jour, dans ce périmètre fascinant et longtemps malfamé qui part de Times Square pour longer la 42e Rue jusqu’à la Public Library. Prostitution, drogue, errance, déménagements incessants, emprisonnements, scènes de « panique » quand la dope vient à manquer : cette vie pourrait ressembler à une galère. Mais par son regard singulier, jamais plaintif, souvent drôle et presque fataliste sur les bas-fonds d’un New York cabossé, Huncke réussit à faire pousser des fleurs dans un gros paquet de merde.
Jack Kerouac, à qui il révéla le sens du mot « beat » (battu, foutu), était fasciné par son art de raconter des histoires ou de brosser d’incisifs portraits. Merveilleux témoin des mondes souterrains, icône de la beat generation, Huncke est surtout un écrivain, généreux, étrange. Irrécupérable.
Mort en 1996, après avoir passé les dernières années de sa vie au Chelsea Hotel, l’auteur de Coupable de tout n’avait jamais été traduit en France. La presque totalité de ses textes ici publiée répare un inexplicable oubli.
Préfaces de William S. Burroughs et Bernard Comment.
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Héloïse Ésquié.
« Parfois le diable se promène, sous une forme une autre, à la surface de la terre, incognito parmi les mortels. Parce que oui : le Diable existe ! Et tous les sceptiques jouent sont jeu à la perfection... » Lire plus