Dans un coin de campagne perdu, une jeune femme lutte contre ses démons : l’ennui des jours, le tourment des nuits, le sentiment d’aliénation – à soi-même et au monde –, les pulsions de désir et de violence qui sans cesse l’assaillent et viennent peu à peu fissurer le tableau d’une vie domestique en apparence sans histoires. On la trouve instable, ingérable ; on l’appelle l’étrangère ; l’hystérique ; la folle. Et de fait, la folie est là, tapie dans les ombres du quotidien, prête à fondre à tout moment sur cette femme brûlant de liberté mais corsetée par les rôles contradictoires que la société des hommes et le carcan de la famille entendent lui faire jouer – celui d’épouse dévouée, de mère attentionnée, mais aussi celui de sorcière et de putain, éternellement jetée en pâture à la vindicte autant qu’à la concupiscence.
Monologue plein de rage et de rire noir, torrent de verbe dont le flot poétique et brutal, traversé de visions fulgurantes, brise toutes les idoles et met à mal toutes les conceptions figées dans lesquelles notre monde patriarcal s’échine à enfermer les femmes, Crève, mon amour est un roman d’une insolence radicale et incorruptible. Qu’elle heurte jusqu’à l’insoutenable ou qu’elle séduise jusqu’à l’envoûtement, cette nouvelle voix puissante ne pourra en tout cas laisser personne indifférent.
Traduit de l'espagnol (Argentine) par Isabelle Gugnon
Ariana Harwicz est née à Buenos Aires en 1977. Après des études de cinéma et de dramaturgie en Argentine puis de littérature comparée à la Sorbonne, elle choisit définitivement la France comme pays d’adoption, et réside aujourd’hui près de Sancerre. Elle est l’auteure de pièces de théâtre et de quatre romans qui l’ont révélée dans le monde entier comme le nouveau prodige de la jeune littérature argentine. Traduit dans une quinzaine de langues, adapté avec succès au théâtre dans de nombreux pays et sélectionné pour l’International Booker Prize en 2018, Crève, mon amour est son premier roman publié en France.
« S’écartant du profil familier et rassurant des personnages féminins auquel nous a habitués la fiction, Harwicz nous emmène plus loin, là où, en chacun de nous, rôde toujours la possibilité de l’horreur. » Hari Kunzru
« Un véritable coup de pied au cul de la littérature, qui déconstruit tout, forme et sensibilité… Un roman qui relève à la fois de l’émeute (que dis-je, de la révolution !) et du trip hallucinatoire. » Joanna Walsh
« La voix d’Ariana Harwicz est d’une audace inouïe, remuante de noirceur et de charisme. » – Zeruya Shalev
« Crève, mon amour crépite d’une beauté pleine d’urgence et de sauvagerie. Je l’ai lu d’une traite, en une nuit, exaltée et bousculée, une boule dans la gorge et le cœur à cent à l’heure. » – Claire-Louise Bennett
« J'ai beaucoup aimé ce roman original et puissant. Je suis sensibilisé à la maladie mentale j'avais donc plus de repères que certains qui semblent avoir été déstabilisé par les incursions de délires ou... » Lire plus
« Crève mon amour. Un titre coup de poing, qui heurte, interpelle. Le roman est un monologue, une longue plongée hallucinée dans le cortex d'une femme. D'une mère. D'une épouse. On y suit les p... » Lire plus
« Brunes ou blondes, elles s'ouvrent à moi, mystérieuses et vaporeuses. Je parle de bières, je parle de femmes. Enfoncée dans le tréfonds de la pampa, une belle argentine - ô pléonasme, toutes les argen... » Lire plus