Parcourant un corpus d’œuvres picturales et de textes tant théoriques que littéraires compris entre le XVe et le XIXe siècle, cet ouvrage se propose d’observer comment la question du désir se déplace et se reformule parallèlement à l’affirmation progressive de l’art comme valeur.
À partir de la Renaissance, les œuvres picturales, profanes ou religieuses, qui mettent en scène un objet du désir majoritairement emprunté aux sources mythologiques et bibliques se multiplient. Partant de ce premier constat, se pose la question de savoir : « où et quand », « comment » le désir devient-il un sujet en peinture ? C’est à la condition de poser ces questions premières, c’est en observant de près des œuvres dont le sujet met en scène des héros réputés aux prises avec le désir qu’on pourra espérer savoir pourquoi. Pourquoi la peinture, à partir du moment où elle s’émancipe progressivement du monde du culte pour intégrer celui de la culture, à partir du moment où le peintre devient un artiste, où l’activité imaginaire est valorisée, parfois même théorisée, pourquoi la peinture entretient-elle un lien si étroit avec le désir ? Au gré de cette enquête inédite qui puise à des sources multiples, c’est une histoire critique de l’art pictural qui va se tracer. Mais aussi une histoire de sa réception, de son pouvoir, de ses effets, de sa définition. Une histoire de ses formes, de ses configurations. Une histoire de l’imagination, une histoire du spectateur, une histoire de l’artiste.