En 1998, alors que l’effondrement des pays de l’Est a signifié pour Cuba la ruine de son économie et pour Rome la disparition de son ennemi principal, Jean-Paul II se rendait à la Havane et scellait avec Fidel Castro une rencontre historique.
Pour Manuel Vázquez Montalbán, la visite papale a été l’occasion non seulement de donner longuement la parole, sur place, à ceux qui, du côté cubain comme du côté Vatican, ont œuvré à cet événement, mais aussi de recueillir, en Espagne et à Miami, la vision et l’analyse de ceux qui ont depuis longtemps affirmé leur distance avec la révolution cubaine.
C’est donc une Cuba multiple qui s’exprime ici, celle de l’intérieur et de l’exil, de l’enthousiasme et de l’usure, du travail et de la prostitution, de la pénurie et de la dollarisation, une Cuba consciente de ses échecs mais qui coïncide avec la plupart des tendances de l’Église au moins en ceci : la mondialisation du capitalisme se révèle incapable de satisfaire les besoins de l’immense majorité des hommes et conduit à une aggravation dramatique des inégalités et des injustices.
Écartant tout manichéisme, refusant de réduire la révolution cubaine au rôle de Fidel Castro et celui de l’Église à une mission dépassée, ce livre redonne tout leur sens à ce que peuvent et doivent être une parole et une pensée critiques.
« Certains livres font peur. Le titre et l'épaisseur de celui-ci ont suscité chez moi trois interrogations. Le Catalan était-il en proie à une crise mystique? Voulait-il prendre exemple sur les discours... » Lire plus