Parti du jour au lendemain de Santa Fé, Gutiérrez revient dans la ville de sa jeunesse après avoir vécu de nombreuses années en Europe. Il s’achète une maison et fait la connaissance de Nula, philosophe amateur et marchand de vin, de trente ans son cadet. Entre eux une amitié se noue. Chacun à sa manière cherche à revisiter le passé : Gutiérrez voudrait retrouver le monde de sa jeunesse, Nula cherche à comprendre un épisode trouble et opaque qui a eu lieu cinq ans auparavant et auquel est mêlée Lucía, la fille de Gutiérrez. À leurs côtés, Gabriela et Soldi, qui font des recherches sur un mouvement littéraire provincial des années cinquante, le précisionnisme, ainsi que les personnages des autres romans de Juan José Saer. Du mardi au dimanche, entre la rencontre de Gutiérrez et de Nula et un grand déjeuner, tous vont pratiquer l’art de la conversation et des non-dits, et compléter des épisodes mentionnés dans les livres précédents – ou en révéler de nouveaux : amours cachées, morts tragiques, mensonges, compromissions, secrets érotiques, vie de bohème, répression militaire. Tout ce qui agite l’univers romanesque saerien revient dans cette Grande Fugue majestueuse, culmination d’une œuvre immense qui marque, après Borges et Onetti, le renouveau de toute la littérature latino-américaine et compte parmi les plus séduisants projets de la création littéraire contemporaine.
Juan José Saer a publié plusieurs recueils de poésie et de nouvelles, des essais et des romans parmi lesquels Cicatrices (1976), Nadie Nada Nunca (1982), L’Ancêtre (1987), L’Occasion (1989, prix Nadal 1987), L’Enquête (1996) et Lieu (prix France Culture 2003). Né à Santa Fé, Argentine, en 1937, il est mort à Paris en 2005.
Traduit de l'espagnol (Argentine) par Philippe Bataillon
« GRANDE FUGUE de JUAN JOSÉ SAER Argentine. Guttierez vient de passer 30 ans en Europe et revient à Santa Fé. Nula qui est le premier à le voir résume sa façon de penser, « les pays riches ont perdu t... » Lire plus