Dans le droit romain archaïque, homo sacer est un homme qu’on peut tuer sans commettre d’homicide, mais qu’on ne peut pas mettre à mort dans les formes rituelles. C’est cette vie insacrifiable et pourtant absolument exposée à la mort qui donne ici la clef d’une relecture de notre tradition politique. En suivant la trace du rapport constitutif entre la vie nue et le pouvoir souverain, d’Aristote à Auschwitz, de l’Habeas corpus aux Déclarations des droits, ce livre cherche à déchiffrer les énigmes - le nazisme et le fascisme en premier lieu – que notre siècle a posées à la raison historique. Lorsque la vie en tant que telle devient l’enjeu de la politique et que celle-ci se transforme en biopolitique, toutes les catégories fondamentales de notre philosophie politique, des Droits de l’homme à la démocratie, de la citoyenneté à la souveraineté populaire, entrent dans un procès d’évidement et de dislocation, dont le résultat est maintenant sous nos yeux.
« J'invite à lire ce livre, dont je n'ai pas fini d'analyser toutes les implications, avec attention, même s'il est ardu. Cela nous permet de comprendre qu'à l'origine de la politique moderne, la biopol... » Lire plus