« Je suis une femme, ça compte. Une vieille dame de 86 ans maintenant. J’ai l’impression d’avoir eu cette chance inouïe de pouvoir faire exactement ce que je voulais dans la vie. J’ai eu des parents à la fois “comme il faut” et remarquables, surtout mon père. Pour moi, les droits et les capacités des femmes allaient de soi. J’ai pu mener les combats qui me semblaient importants et justes. J’ai consacré mes travaux à l’étude du fonctionnement des pouvoirs et j’ai transmis le résultat de mes recherches au plus grand nombre dans mes livres. »
Susan George s’intéresse depuis cinquante ans aux injustices dans le monde. Américaine naturalisée française, elle nous raconte comment sa conscience politique s’est éveillée face à l’horreur de la guerre du Vietnam, et comment, depuis, elle s’est engagée contre les abus de pouvoir : d’abord en étudiant le problème de la faim dans le monde, puis ceux de la dette des États et du pouvoir des transnationales. Très tôt aussi, depuis 1989, elle soutient la cause écologique. Présidente d’honneur d’ATTAC et du Transnational Institute, cette figure de proue du mouvement altermondialiste est grand-mère de quatre petits-enfants. Elle a toujours placé ses engagements familiaux et publics au même niveau, déployant des trésors d’énergie et de pédagogie.
Entretiens menés par Sophie Lhuillier
Le portrait vivifiant de Susan George, infatigable militante altermondialiste que rien ne prédisposait à la lutte politique. [...] Voilà un petit livre qui donne de l’énergie. Bilan de luttes contre la faim dans le monde, contre l’imposture de la dette et tant d’injustices, il est aussi, en filigrane, un beau portrait de femme, sous un discours simple et modeste.