« J’ai su très tôt, dès quatre, cinq ans, que j’étais affligé d’une mémoire effrayante, monstrueuse presque. Je retenais chaque scène, chaque parole, les odeurs et jusqu’à la qualité de la lumière, j’enregistrais les altérations de la voix, le moindre battement de paupières ; je comprenais la signification de la scène, ce qu’elle représentait pour moi. Mais le sens général de ces tableaux m’échappait. Ainsi le souvenir est-il devenu hallucination sonore, la rumeur chaotique d’un récit morcelé : tout mon effort a consisté, depuis plus de quarante ans, à recoller ces fragments. C’est ce qui explique peut-être l’étrangeté de mon travail… »
Michel del Castillo, 24 janvier 1999
« Journal de l'année commandé par Le Seuil, au même titre que celui de 1998 le fut à Philippe Sollers, celui de 2000 à Alain Minc, celui-ci, rédigé par Michel Del Castillo concerne l'année 1999. Au gré... » Lire plus