Tout commence en 1989 à Danzig, le jour des Morts. Au marché aux fleurs l’Allemand croise la polonaise. Le veuf rencontre la veuve. Coup de foudre. Lui, Alexander, soixante-deux ans, historien de l’art, spécialiste des inscriptions funéraires, elle, Alexandra, cinquante-neuf ans, doreuse en restauration d’art baroque, s’aiment et conçoivent un généreux projet.
Il s’agit de donner aux Allemands nés à Danzig et exilés depuis la guerre le droit au repos éternel en terre natale et de favoriser ainsi la réconciliation des deux nations. Une Société germano-polonaise des cimetières est fondée, un premier cimetière de la Réconciliation inauguré. Mais d’autres intérêts entrent en jeu. Aux cimetières s’ajoutent les hôtels, foyers d’anciens, centres de vacances, un hôpital, une maternité, et même un terrain de golf en pays kachoube. Tandis qu’un torrent de Deutschmarks se déverse sur la Pologne, nos amoureux consternés battent en retraite.
Le crapaud sonneur, en été dans les bassées de la Vistule, lance un appel sur trois notes. Avertissement ? Prédiction d’une catastrophe ? Tout comme le crapaud sonneur, il se pourrait que Günter Grass, dans cette histoire d’amour mi-enjouée mi-mélancolique, nous mette en garde contre l’impérialisme économique de l’Allemagne réunifiée, à l’Est et ailleurs, avec cette ironie et cette verve satirique qui n’appartiennent qu’à lui.
« Etrange histoire d'amour et de mort, ce roman tente la réconciliation de l'Est et de l'Ouest. Il est allemand; elle est polonaise. Ils aimeraient réunir les ennemis de jadis dans la mort, à travers un... » Lire plus