La croyance des voleurs Une histoire de voleurs : la réalité a peut-être été cambriolée, les noms de lieux travestis, crainte des gendarmes, terre, lune, soleil, étoile devenus des simulacres. Dieu le receleur ? Au bord d’un fleuve – sa faux liquide tranche l’horizon –, à Saint-Sauveur, faubourg populaire d’un port hanté par la haute mer, Samuel, un enfant de douze ans, se livre à un subtil trafic à l’insu de ses grands-parents, anciens paysans vendéens, concierges dans une cartonnerie. On dit Samuel en retard, cancre à l’école, il serait lent, incapable de comprendre, et pourtant personne ne le rattrape à la course. On le juge débile, innocent, il se sait coupable, de cette culpabilité des origines dont son autre grand-mère « égyptienne » s’enivre chaque jour. Son Égypte à elle n’est pas celle des pyramides, sa patrie s’enfante des hasards hagards du Nil des grands chemins. N’appelait-on pas autrefois égyptiens les bohèmes, les gitans vagabonds capables de harnacher l’air, de jeter une selle sur le dos du vent ? Samuel a un secret, cette fameuse fumeuse croyance des voleurs qui l’aide à surnager gaiement dans le temps démonté. Demi-autobiographie ? Comment démêler le vécu de l’imaginaire ? Le vrai du faux ? Seule la fumée est authentique, s’exhalant de la brûlure du présent qui marque notre héros au fer rouge : « Chez nous on a une table, quatre chaises, plus l’éternité », première phrase.
Michel Chaillou
« Faudrait que je retrouve ce livre, l'objet.. Dans les limbes (régions un peu floues..) de ma mémoire, la persistance d'un poème en prose, d'une écriture hallucinée qui réinvente totalement la langue f... » Lire plus
« Michel Chaillou se souvient de Nantes et réinvente sa ville natale. Michèle Gazier écrivait dans son élogieux article de Télérama : "Souffle court et regard en alerte Michel Chaillou a l'art d'écrir... » Lire plus