Le communiste Doriot, le socialiste Déat, le radical Bergery : voilà des hommes qui, en 1933, occupent des places en vue dans la gauche française et que l'on retrouve, quelques années plus tard, partisans de la collaboration avec Hitler et d'une adaptation du pays au nazisme vainqueur. Des itinéraires marginaux, sans doute, mais point exceptionnels. Ces itinéraires de fascisation connurent des rythmes et des degrés d'aboutissement inégaux d'un individu à l'autre, mais ils participèrent d'un même processus qui éclaire la situation problématique du fascisme en France. Au regard des prototypes que constituent le fascisme italien et le nazisme, on ne peut guère parler en France que d'un phénomène fascistoïde : produit de l'attraction exercée, dans les années trente, sur des dissidents en quête d'une rénovation nationale par des régimes fascistes qui représentaient à la fois des menaces et des modèles, il trouva son apogée après la défaite dans la soumission à un fascisme hégémonique étranger.
« Un ouvrage d histoire politique très détaillé comme souvent avec Philippe Burrin. L'auteur ne se contente pas de rapporter des faits sur le parcours des 3 collaborationnistes, il explore une problém... » Lire plus
« Livre qui permet de bien comprendre la différence entre le pétainisme et le collaborationnisme pur et dur, venu en partie de la gauche (communistes, socialistes et radicaux) » Lire plus
« Une étude éclairante, particulièrement bien construite. Mais, après tout, s'agit-il d'une dérive? En effet, à contrario certains ont fait le chemin inverse... L'ensemble des cartes à été rebattu. » Lire plus