Le flot des publications sur l’Allemagne nazie ne tarit pas. Après les interrogations sur le « pourquoi ? », qui n’ont pas encore toutes reçu de réponse, sont venues les analyses du « comment ? » : comment chacun exerçait-il son métier, préservant ou non sa dignité dans un cadre de plus en plus violent ? Comment, entre les deux extrêmes du fanatisme et de la résistance, la majorité réagissait-elle aux intrusions du pouvoir ? Enthousiasmes à éclipses, abstentions boudeuses, complicités affichées ou honteuses : après de longues années de réquisitoires et de plaidoyers, la recherche historique permet de définir divers types de comportements des individus et des groupes sociaux.
A la suite de La Question nazie (1979), Pierre Ayçoberry, un des meilleurs historiens français de l’Allemagne, refait ici la synthèse attendue des apports renouvelés de l’historiographie consacrée à la société sous le IIIe Reich.