Que ce soit à Polytechnique ou dans l’émission « Top Chef », le concours s’est imposé comme la principale mesure du mérite individuel. Avec ses méthodes : épreuves, jury, hiérarchie. Et avec ses corollaires : compétition, stress, inégalités en tous genres. De l’ENA à Oxford en passant par le Gao Kao chinois, ce mode de classement ne cesse de favoriser la reproduction sociale. Pourtant, il s’est diffusé à de nouveaux espaces, bien au-delà des grandes écoles. Pour répondre aux critiques qu’on leur adresse depuis un demi-siècle, les institutions d’élite ont reformulé leurs modes de sélection, mais sans toujours en modifier la nature. Ainsi se perpétue la société du concours, avec sa frénésie de sélection et sa mise en concurrence généralisée. Nous en sommes à la fois les produits et les victimes.
Chercheuse associée à Sciences Po, Annabelle Allouch est maîtresse de conférences en sociologie à l’université de Picardie-Jules Verne.
« Ce petit essai sociologique d'Annabelle Allouch a retenu mon attention du fait de mon parcours académique : classe prépa puis préparation d'un concours de la fonction publique (catégorie A). Comme je ... » Lire plus