Comment devenons-nous ce que nous sommes ? De quoi héritons-nous exactement ? Choisissons-nous vraiment nos relations, ou est-ce l’inverse ? Autant de questions que la sociologie n’a cessé de se poser, à rebours de la vogue du développement personnel et des manuels qui confondent compréhension de soi et magie de l’auto-persuasion. Dans ce nouvel ouvrage, Wilfried Lignier suit les principales étapes de la genèse sociale d’une personne, c’est-à-dire la manière dont les institutions et les interactions forment progressivement notre intériorité. L’auteur discute et réélabore ainsi les concepts d’« habitus », de « reproduction », de« socialisation », ou d’« incorporation », en les croisant avec les thèmes de l’enfance et de la parenté, du genre et de la racialisation, de la violence, ou encore des relations entre langage et perception. L’identité de chacun et chacune, pour être unique, n’en apparaît pas moins comme profondément sociale. Par la révélation de notre condition relationnelle, se dessinent des possibilités réelles, parce que réalistes, de gagner en liberté individuelle et collective.
Wilfried Lignier est chargé de recherche au CNRS (CESSP, Paris). Il a notamment publié La Petite Noblesse de l’intelligence (La Découverte, 2012) . Au Seuil, il a publié L’Enfance de l’ordre (2017, avec Julie Pagis) ainsi que Prendre. Naissance d’une pratique sociale élémentaire (2019).
___
SOMMAIRE
Introduction. Une langue sociologique de l’intériorité
1. Nous sommes social depuis le début
Nous naissons pris dans des interactions et des institutionsLa petite enfance, ou la sociogenèse de nos dispositions les plus élémentairesLes relations sociales précoces qui nous donnent un genre2. Ce que l’on attend de nous
L’attention et les attentes parentalesDes luttes entre nos parents Resterons-nous dominant, resterons-nous dominé ?3. Nos temps faibles et nos moments forts
Temps faibles : des habitudes à l’habitusMoments forts : pouvons-nous être transformé d’un seul coup ?Un exemple : la racialisation de notre habitus et sa temporalité4. Les gestes et les signes qui restent en nous
Notre corps retient d’abord les gestes rendus significatifs Comment le langage pratique est incorporéAu-delà des mots : des images qui nous transforment ?Conclusion. Manuel de développement impersonnel
« Le seul reproche que j'ai à faire à ce livre, c'est qu'il ne soit pas aussi long que ceux de Bernard Lahire... (ou son propre livre "Prendre") Je ne plaisante qu'à moitié. Comme une critique doit f... » Lire plus