Oui, les classes sociales sont un fait considérable ; mais il est un type de classes dont la composition change entièrement à chaque génération et qui sont de simples couloirs de passage pour les individus ; c’est le cas des affranchis romains, qui ne sont pas des « parvenus »puisqu’ils n’arrivent qu’à une place imaginaire. Oui, on lit les Bucoliques de Virgile, Tityre, un des poèmes les plus célèbres du monde : mais on se trompe depuis vingt siècles sur son véritable sens. Oui, les cathédrales, cette bible des illettrés ; mais combien de passants ont jamais regardé le décor imagé de la colonne Trajane, et pendant combien de secondes ? Aucun, puisque les sculptures n’en sont pas discernables ; et si la propagande parle aux gens, le faste, lui, se déroule devant les gens, en leur disant que ce n’est pas à eux qu’il s’adresse. Oui, le paganisme épuisé a été remplacé par le christianisme ; mais il était si peu épuisé qu’il se trouvait en plein renouvellement, sans que les trop fameuses « religions orientales » y soient pour grand-chose.
A travers une série d’études précises, qui prennent leur départ aussi bien dans la législation que dans la lecture des poètes, il s’agit ici de remettre en chantier l’image que nous nous faisons de la société romaine, beaucoup moins simple qu’on ne nous l’a appris. Si écrire tout cela passe pour « provocation intellectuelle », c’est aux « provoqués » de s’interroger.
« Comment faire la plus attirante et belle introduction à un livre scientifique? En méditant sur la plèbe et l'émergence des classes moyennes: tout est affaire de plebs sordida et media. (l'introductio... » Lire plus