A un ami qi me demandait : « Alors, qu’est-ce que ça raconte ? », je bégayai une réponse un peu embarrassée. C’est une histoire où il y aura du cirque et de la spéléologie, et encore un air de jazz, des timbres, une image d’Épinal, des nuages et du ciel bleu, beaucoup de ciel bleu, sous diverses longitudes à cause d’un voyage en Chine.
Oui, mais qu’est-ce que ça raconte ? Une histoire où l’on entendra un écho de l’Histoire, 1968, Hiroshima, la Commune de Paris, où l’on verra vivre plusieurs générations, où l’on ira et reviendra, d’un chapitre à l’autre, du printemps 1971 aux étés 1992-1993. Avec des personnages, bien sûr, Paul, Jean et Marc, Margot, Irène et Adèle, et des correspondances infinies, une histoire saturée de mémoire.
Et alors ? Sans bien m’en rendre compte, je tournais encore un peu autour de la réponse. J’évoquais le roi sans divertissement et les misères et le bonheur qu’on prête aux hommes avec juste la course d’un lièvre ou une cartouche de dynamite. Puis, j’en vins à donner le motif. D’une façon si parfaitement claire que je m’en étonne encore aujourd’hui. Voilà, La Tristesse du roi, c’est l’histoire d’un homme dont le fils a disparu.
Là, je fus saisi par une hésitation. Et une ambiguïté. Est-ce qu’on dit a disparu ? Ou est disparu ? tout le roman se tient dans cette infime mais immense énigme.
B.C.