Pour ceux qui sont à l’étroit chez eux, ont des loisirs envahissants, ou sont entre deux vies ou deux maisons, un box loué dans un entrepôt peut faire l’affaire, à défaut d’une cave ou d’un grenier. Derrière les portes numérotées des centres de self-stockage, ces garde-meubles à la carte qui fleurissent aujourd’hui à la périphérie des villes, se cachent des histoires de déménagement, de trop-plein, mais aussi de mal-logement et de précarité. Lieux de stockage provisoire, les box peuvent devenir consignes, bureaux, ou entrepôts de contrebande. Ils disent, en creux, le besoin de garder ou d’accumuler et, derrière l’apparence de boîtes identiques, la diversité des passions et des conditions.
Catherine Rollot est journaliste au quotidien Le Monde.