Contrairement à certaines idées reçues, les Français accordent plutôt plus d’importance au travail que les autres Européens, et les rigidités du droit et de la fiscalité ne peuvent expliquer, à elles seules, ni l’apparition ni la persistance du chômage de masse.
La crise française est d’abord le fruit de relations sociales marquées par l’insatisfaction et la méfiance. Souvent associée à un syndicalisme de contestation, cette situation est aussi le résultat d’un « capitalisme d’héritiers » aux pratiques managériales conservatrices et frustrantes pour les salariés. Le capitalisme français peine en effet à promouvoir les plus créatifs et les plus compétents, et tend à privilégier l’héritage et la reproduction sociale dans le recrutement de ses élites. Issu d’une histoire longue et complexe, il a aujourd’hui un coût économique très lourd et largement sous-estimé.
Thomas Philippon est économiste. Il enseigne l’économie financière à la Stern School of Business (New York University – Etats-Unis). Ses recherches portent sur la macro-économie, le marché de l’emploi, la finance et l’organisation des entreprises.
« Très bonne analyse de notre incapacité à oeuvrer ensemble. Mais je ne rejoins pas Thomas Philippon sur l'explication de cette situation notamment du fait des entreprises familiales. » Lire plus