Le Clan du sorgho rouge nous plonge dans l'Empire chinois des années 30, à feu et à sang. Bandes armées communistes et nationalistes se vouent une haine sans merci tout en combattant, en ordre dispersé, l'envahisseur japonais. À Gaomi, au pays de Mo Yan, le grand-père du narrateur, chef des brigands du lieu, et la grand-mère, maîtresse d'une grande distillerie d'alcool de sorgho, héros flamboyants de la résistance, mènent les paysans à la bataille.
Scènes d'amour, de frénésie et de cruauté, où l'horreur se mêle au comique, se succèdent dans cette ode à la liberté et à l'indépendance. Les villageois ne se battent que par attachement à leurs proches, à leurs héros et surtout à la terre mère. Idéologie et prestance militaire virent au grotesque. Le sang coule et inonde les champs de sorghos rouges et la rivière noire. Le soleil couvre de reflets d'or l'eau, la terre imbibée de sang, les figures des hommes ivres et emporte le lecteur dans la tempête.
Ce livre est la version intégrale inédite de ce roman, premier succès de Mo Yan célébré pour la liberté et à la force de son style. Reçu comme une remise en cause de l'histoire autorisée des débuts du Parti Communiste , il a été sauvé de la critique officielle par son vrai héros: le petit peuple des paysans pauvres.
Mo Yan, né dans le Shandong en 1955, est l'auteur d'une oeuvre majeure en littérature, essais et théâtre. Une quinzaine de ses romans et nouvelles sont traduits en français et publiés au Seuil dont Beaux seins, belles fesses (2004), Le Maître a de plus en plus d'humour (2005), Le Supplice du santal (2006), Quarante et un coups de canon (2008), La Dure Loi du karma (2009) et Grenouilles (2011). Le prix Nobel de littérature lui a été décerné en 2012.
Traduit du chinois par Sylvie Gentil.
Sylvie Gentil, née en 1958, réside à Pékin depuis 1985. Après un DEA de langue chinoise à l’Inalco, elle a étudié langue et civilisation chinoises à l’Université de Pékin de 1980 à 1982. Traductrice littéraire de métier, elle a fait connaître en français une vingtaine d’œuvres chinoises. Elle a reçu en 2010 le prix de traduction Amédée Pichot de la ville d'Arles.
« J'ai beaucoup aimé le Clan du Sorgho Rouge, d'un naturalisme poetique que je n'avais jamais rencontré, qui s'avère hyper puissant, sensible, déstabilisant. Je comprends neanmoins que l'enchevêtrement ... » Lire plus
« Mo Yan nous livre sous prétexte du souvenir de ses parents et grands-parents, un récit de ce que fut la vie dans les provinces reculées de la Chine des années 1920 à 1940. Cette Chine qui vivait enco... » Lire plus
« Le clan du sorgho rouge va être un livre qui compte pour moi, un livre comme on en rencontre un de temps en temps et dont on ne sort pas indemne. Ce roman, qui est le premier long texte de Mo Yan, es... » Lire plus