"Adonis, narrant, traduisant aussi, transforme la douleur en une épopée. La douleur devient un chant qui restitue les morts dans la parole des vivants. Les disparus habitent désormais le chant poétique. Le blanc de la mémoire devient silence nécessaire au surgissement du poème. Les morts sont nommés, désormais inscrits dans cette traversée de la vie."
Houria Abdelouahed
Ai-je le droit de me plaindre ?
Et à qui ?
Lorsque le soleil lit les tréfonds de mon âme,
et que je lis les siens,
Je ne vois nulle différence
entre les enfants de Byzance
et les collines d'Alep qui scintillent.
Comme le soleil, est la poésie -
Toutes les étendues lui sont ouvertures
Où qu’elle aille
Où qu'elle s’établisse.
Ali Ahmad Saïd Esber est né, le 1er janvier 1930, à Qassabine en Syrie, dans une famille modeste. A dix-sept ans il publie un poème en empruntant au dieu phénicien Adonis, symbole de la renaissance végétale, son pseudonyme auquel il restera fidèle. Son œuvre a été couronnée de très nombreux prix littéraires, en France, en Italie, en Turquie et au Liban.