Ce livre est consacré aux aspects irrationnels et oubliés de la politique. Pourquoi distribuer du pain et du cirque au peuple dans une antiquité qui ne ressemble guère à celle des humanistes ? Dès qu'on sort des réponses toutes faites, les questions se multiplient. La « dépolitisation » n'est pas l'apolitisme, l'« expression » n'est pas l'information, la « consommation ostentatoire » est aussi bien un narcissisme.
La clé du livre est la notion équivoque de symbole : une satisfaction symbolique est tantôt une satisfaction qui renvoie à autre chose, tantôt une satisfaction qui se suffit à elle-même et que nous qualifions un peu légèrement de « platonique ». Mieux vaudrait la dire « imaginaire » au sens des psychanalystes et évoquer la lutte interne des consciences selon Hegel. Seulement les options humaines sont le plus souvent hétérogènes entre elles ; quand il faut choisir entre des options hétérogènes ou discontinues, les hommes font de nécessité vertu. Il y a bien l'idéologie, mais y croit-on vraiment ? Et, dans ce cas, que veut dire « croire » ?
« Le Pain et le Cirque, le plus remarquable peut-être de tous les livres sur le monde romain, par un des plus grands latinistes du monde de l'antiquité classique romaine. Pour comprendre le fonctionn... » Lire plus
« Livre difficile qui se mérite. Mais toujours avec Paul Veyne de plaisir de "voir" l'intelligence en action dérouler son argumentation, pour finalement déboucher au delà des différences (et de ce que... » Lire plus