Que reste-t-il à écrire sur Yves Saint Laurent ? Tout, ou presque. Trop encombrante, la vérité de l’homme est encore tapie dans la part sombre du mythe. Qui était Yves, le petit Oranais aux yeux perçants ? Un enfant délaissé, né avec une charge impossible à porter dans cette Algérie française structurée par la prédation. Comment dans un tel contexte, ce jeune pied-noir de la classe moyenne a-t-il pu élaborer le rêve de devenir un couturier célèbre ? À Oran, Yves subit des humiliations, desquelles il sort avec un désir vital de vengeance. Richesse et renommée le consolent par intermittence, mais toujours la folie le rattrape. Le prince de Babylone raconte l’histoire d’un être structuré par la haine-de-soi et le mépris de l’autre. Un récit tissé de gloire et de désolation, brodé de secrets. Ci-gît le mensonge ; au-delà d’Yves Saint Laurent, Marianne Vic nous dit toute l’importance d’écrire pour défaire l’hégémonie des mémoires officielles.
Marianne Vic est auteure. Elle a déjà publié Les Mutilés (Les Équateurs, 2013), Rien de ce qui est humain n’est honteux (Fayard, 2018), et Guerre et Père (Fayard, 2020).
« Pour bon nombre d'entre nous, Yves Saint-Laurent est le symbole de l'élégance, un créateur de génie qui est parvenu à sublimer les femmes tout en leur donnant l'assurance qui leur permet d'assumer leu... » Lire plus